Nouveau rebondissement, le jeudi 26 juin dernier suite au cinquantième sommet de l’ICANN qui s’est tenu à Londres. Celui-ci était très attendu, notamment dans le cadre d’une prise de position concernant les nouvelles extensions .vin et .wine, qui font débat depuis de nombreuses semaines.
.vin et .wine, les extensions qui divisent
La France se dit insatisfaite de la réunion de l’ICANN qui se tenait à Londres du 22 au 26 juin. Par la voix d’Axelle Lemaire, la France affirme que l’organisme « n’est plus l’enceinte adéquate pour discuter de la gouvernance » de l’Internet. En effet, il est difficile de garantir une gestion commune tout en tenant compte des préoccupations de chaque état et de veiller au respect de la diversité culturelle et de l’équilibre des intérêts.
Le gouvernement Français se dit très déçu des négociations sur l’attribution des noms de domaine, tout comme les présidents de la fédération européenne des vins d’origine et de la confédération nationale des producteurs de vins : Ricardo Ricci Curbastro et Bernard Farges, qui déplorent également cette situation.
La commissaire européenne chargée de la société numérique et vice-présidente de la commission européenne, Neelie Kroes, a déclaré « Nous ne pouvons en aucun cas accepter des .vin et .wine sur Internet sans garanties suffisantes pour protéger efficacement les droits et les intérêts des titulaires de droits d’indications géographiques et les consommateurs de vins ». C’est pourquoi en autorisant le .vin l’ICANN encourage la contrefaçon, ce qui est la plus grande crainte des vignerons.
La relance du débat sur la Gouvernance de l’Internet
Le .vin et le .wine qui divise de nombreux acteurs, relance une nouvelle fois la question de la gouvernance de l’Internet. Axelle Lemaire, estime que l’ICANN n’est plus compétente pour réguler équitablement Internet et demande une réforme de toute urgence. Sachant que l’ICANN est une société basée en Californie, il faut donc faire appel aux tribunaux américains. La France appelle donc les autres pays et partenaires à s’engager dans la démarche. La secrétaire d’Etat au numérique réitère son souhait pour une gouvernance du web multi parties comme ce fut annoncé le 24 avril 2014 dernier lors du sommet NETmunidal organisé à Sao Paulo.
Il reste encore à se mettre d’accord sur les modalités de cette nouvelle gouvernance qui devra concilier la position des Etats-Unis mais aussi celle de l’Europe, de la Russie, du Brésil et même de l’Inde.
Cependant, après ce déboire, la profession se dit encore plus déterminée que jamais à se mobiliser et appelle au boycott des futurs sites Internet. Le mouvement s’intensifie et d’autres secteurs commencent à s’inquiéter comme les producteurs de café avec le .coffee.